Les Chants, Omar Khayam

Publié le par mapetitebibliotheque

Les chants d'Omar Khayam

 

 

 

il y a peu d'å"uvres qui soient, autant que les quatrains d'omar khayam, admirã©es, rejetã©es, haã¯es, calomniã©es, condamnã©es, dissã©quã©es, et qui atteignent une renommã©e universelle, en restant pourtant mã©connues.
sadegh hedayat s'est dã©couvert trã¿s jeune des affinitã©s avec cette å"uvre et s'est proposã© de faire dã©couvrir ã  ses contemporains " l'homme et sa pensã©e ã  travers une poignã©e de quatrains en langue persane attribuã©s ã  khayam mathã©maticien et astronome des cinquiã¿me et sixiã¿me siã¿cles de l'hã©gire (vers 1050 -1123 ap. j. c. ) ". de plus, il s'est fait le lecteur critique des auteurs qui avaient entrepris, avant lui, d'analyser les quatrains (edward g.
browne, f. woeptk, crockelmann, edward fitzgerald, nathan heskell dole, nicolas, whinifield, e. heron allen, vedder, charles grolleau, von shack, etc. ), des ã©diteurs, qui les avaient fait lire : pour hedayat, la plupart se sont fourvoyã©s, les premiers en lui attribuant des rã©flexions ou des idã©es contradictoires rã©vã©lant par lã  leur totale mã©connaissance de l'å"uvre, les seconds en ã©ditant, sous son nom, des quatrains dont il ne pouvait ãªtre l'auteur.
c'est cette ã©dition critique des chants de khayam, ã  laquelle il travailla en 1923, ã¢gã© de vingt ans, que nous donnons aujourd'hui ã  lire dans une traduction de m. f. farzaneh pour le texte et jean malaplate pour les chants.

depuis la publication de rencontres avec sadegh hedayat de m. f. farzaneh, la personnalitã© et la pensã©e de l'auteur de la chouette aveugle nous sont mieux connues : il est, derriã¿re un chef-d'å"uvre singulier, sans pareil, une forãªt ã  explorer, et l'intã©rãªt premier de cette nouvelle publication est de nous faire dã©couvrir, ã  travers sa lecture des quatrains, la philosophie personnelle de l'ã©crivain.
car si khayam s'ã©tait trouvã© empãªchã© de mettre ses idã©es en pratique, s'il avait prã©fã©rã© revãªtir le masque de l'homme de science respectã©, hedayat s'ã©tait, lui, fait un devoir de rechercher cette parfaite adã©quation entre sa vie quotidienne et sa pensã©e. lorsqu'il rend hommage ã  son maã®tre persan, hedayat est un jeune homme qui possã¿de dã©jã  sa propre vision du monde et sa propre culture, celle-ci considã©rablement ã©tendue.
dans le tã©hã©ran du dã©but du siã¿cle, les livres ã©trangers sont pourtant rares, et en dehors de la bibliothã¿que de prãªts de l'alliance franã§aise et de l'ecole saint-louis, tout contact avec la civilisation occidentale s'avã©rait utopique. hedayat utilisera donc tous les faibles moyens qui sont ã  sa disposition pour connaã®tre ce que la sociã©tã© iranienne contemporaine contribue ã  rendre plus " ã©tranger " encore aux jeunes gens de sa gã©nã©ration : la culture de la perse et de l'iran ancien d'une part, la crã©ation occidentale d'autre part, vã©ritable laboratoire duquel sortait, de loin en loin, des å"uvres iconoclastes, peu respectueuses des formes passã©es, et qui rã©pondaient parfaitement au besoin qu'avait alors l'ã©crivain iranien de s'affranchir des pesanteurs ancestrales.



sadegh hedayat a entrepris, ã  partir d'un choix de quatrains d'omar khayam, un travail rigoureux, mã©thodique qui tranche avec les habitudes des hommes de lettres iraniens : en tant qu'essai, les chants ont suscitã© un trã¿s grand intã©rãªt dans les milieux intellectuels iraniens et ont fait ã©cole. la traduction que m. f. farzaneh et jean malaplate en ont donnã©e devrait contribuer ã  mieux faire connaã®tre en france l'å"uvre du poã¿te persan, comme elle permettra de confirmer la place, l'une des premiã¿res, de l'ã©crivain iranien parmi les novateurs du xxe siã¿cle.

 

 

 

Publié dans Littérature

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